I heard he makes you happy FEAT. KALEB

Tu venais de finir ta journée et on peut dire qu'elle avait été loin d'être reposante, de plus une de tes collègues t'avait donné rendez-vous dans un bar avant d'aller manger au restaurant. Si on y réfléchis il s'agit de ta première soirée où tu sors sans pour aller faire la fête, un exploit pour toi, mais forcément il fallait que cette soirée commence dans un bar, à quoi bon renier les habitudes puisqu'elles reviennent toujours apparemment.

Tu entres dans un bar et tu restes plantée là, devant l'entrée comme-ci tu hésitais, ton regard balaye la salle puis tu souris, cela avait l'air d'être un endroit tranquille, en même temps il devait être dix-neuf heure, si ce n'est que vingt-heure, donc forcément qu'il n'allait pas y avoir foule à cette heure. Tu rabats ton gilet en laine beige et tu avances vers le comptoir et prends place sur un tabouret en y posant ton sac, tu jettes un coup d’œil sur ton téléphone, pas de message, il y avait personne encore au comptoir, peut-être que la serveuse ou le serveur s'occupait d'autre chose, en tout cas tu en profites pour tourner le dos au bar et regarder d'avantage autour de toi, c'était harmonieux comme décoration, chaleureux, on se sentait vite chez toi, ce qui est amusant pour toi. Un homme chantait, tu le regarde un instant chanter et tu te laisse transporter ailleurs. C'est idiot mais c'était nostalgique, une chanson parlant d'amour au sein d'une famille, tu penses alors à la tienne et tu te dis que cela ne tien que à un fil, que tout peux disparaître du jour au lendemain et comme par automatisme tu passes ta main sur ta cuisse qui est marquée par des cicatrices d'un accident douloureux. Tu reprends ton téléphone et cliqu sur le contact "maman", tu restes un instant à regarder ton écran puis tu te décides à écrire ces quelques mots : Tu me manques, je t'aime. Joy. Puis tu l'envoie, tu lèves les yeux au ciel en te disant que maintenant elle allait sans doute appeler en se disant que sa fille avait fait une connerie, une de plus, à croire que ta vie se résumait à erreur sur erreur... Ce qui n'est pas totalement faux après tout, ta main remonte à ton ventre nerveusement alors que ton regard était perdu dans le vide.

Tu aimerais revenir en arrière mais tu restes persuadée que tu referais les mêmes erreurs, il est tellement facile de gâcher sa vie, c'est sans doute pour cela que tu t'es tourné vers tout ce qui est mauvais pour ton croire jusqu'à ce que cela en devienne une addiction. Ton téléphone vibre et évidemment tu le regardes immédiatement : Désolée Joy, imprévu, je ne peux pas venir. Tu souris en te disant que cet imprévu était sans doute un homme, mais tu t'en moque, après toi tu étais contente pour elle, tu ranges ton portable et attrape ton sac.