les magnifiques. (emma)



 
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 les magnifiques. (emma)

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Leo Fitzgerald
Leo Fitzgerald
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ce message a été posté le Dim 19 Mar - 23:44



ils se disent qu'ils seront éternels
et pire encore ils le croient.
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A chaque fois qu'il s'éveille près d'elle, Leonard a encore la douce impression de rêver, de flotter dans un ailleurs cotonneux où vivre est facile, où tout lui sourit, toujours. Parce qu'à ses yeux dévots, Emma était un mirage, une illusion, une vieille âme, si belle, si précieuse, qu'elle ne pouvait pas être sienne, perdre son temps avec un doux rêveur qui allait finir par l'étouffer. Il le sait, Leo, c'est toujours ainsi. Il donne, il se donne entièrement, le coeur entre ses paumes et l'âme par-dessus sa silhouette évaporée, il donne tout, ne dissimule rien et y a toujours un moment, le moment. Elles disent qu'il est trop, trop quoi, il l'ignore, mais c'est toujours les mots-couteaux qui éclosent hors de leurs lèvres pleines. Et lui, il accuse le coup, il ne se plaint pas, jamais, parce que c'est vrai. Il est trop, il n'est pas de cette génération consommatrice, séductrice, pressée de se dévorer et d'en finir. Lui, il est des romantiques éperdus, de ceux qui font rimer amour avec toujours, qui rêvent d'absolu et d'éternité et voient leurs palpitants réduits en cendres pour recommencent gaiement sans perdre espoir, ce fragile espoir collé à leurs semelles qui courent à leur perte. Leo, il adore dormir près d'Emma. Le soir, il enlace Morphée bercé par sa respiration toute douce et le matin, l'instinct le fait s'éveiller avant elle pour mieux la contempler. Lorsqu'elle ne s'évanouit pas après l'amour, le matin dessine toujours sur son corps des arabesques folles qu'il rêve de capturer dans des photos instantanées, des éclats d'elle à conserver farouchement. Mais Leo, il connaît tout du consentement, il respecte ce corps qui ne lui appartient pas, qui ne lui appartiendra jamais et résiste à l'appel de l'art qui touche toujours le divin lorsqu'il s'agit d'elle. A la place, il s'abreuve des renflements de sa peau dorée, des nébuleuses que dessine le soleil sur sa peau et des menus détails auxquels personne ne s'intéresse. Leo, il aime les détails. Il aime les grains de beauté et les cicatrices, les fossettes et les mimiques inconscientes. Il embrasse Emma en son entier, l'aime dans son entêtement et ses défauts, dans tout ce qu'elle et et dans tout ce qu'elle tait. Alors ce matin, comme tant d'autres, Leo observe ce visage qui l'émeut, qui lui retourne l'âme et fait fondre son coeur jusqu'au creux de son ventre. Il l'embrasse de ses opales velours, longuement, et finit par s'extirper d'entre les draps, à pas feutrés, pour rejoindre la cuisine. Il est encore tôt en ce samedi matin et rien ne vient troubler le calme assourdissant de la cuisine alors qu'il y pénètre. Leo saisit l'un des nombreux plateaux, presse des oranges biologiques dans deux verres et s'empare des restes de son carrot cake vegan, cuisiné pour sa Lily. Deux parts viennent remplir la vaisselle précieuse des Fitzgerald et, minutieux, Leo dérobe une pivoine d'un des multiples bouquets composés par maman pour l'ajouter à sa nature morte. Les pivoines, ça lui rappelle Emma, dont la peau possède cette douceur pétale, plus douce que la rose, plus précieuse aussi. Il remonte en silence, à pas de loups, et avale la distance jusqu'à sa chambre de môme, venue du fond d'un autre temps avec sa machine à écrire, son tourne-disques, son vieil appareil photo et ses livres en éditions limitées. La pièce est toujours plongée dans la pénombre et la respiration d'Emma, apaisée, mélodieuse, guide encore ses sens. Alors Leo, il dépose le plateau au bout du lit, là où ses pieds ne sont pas et vient doucement déposer un baiser sur son épaule dénudée. Elle bouge dans son sommeil, proche de l'éveil, et la pulpe de ses doigts se joint à ses lèvres dans un ballet délicat pour l'extirper des bras de Morphée. Leo sourit, de l'esquisse singulière des amoureux, alors que les paupières d'Emma battent une mesure connue d'elles-seules qui le laisse suspendu à ce spectacle envoûtant. Ses prunelles l'avisent enfin et les lèvres désireuses de Leonard viennent s'échouer sur son crâne, à la frontière de sa tempe. Ses cheveux sentent le soir d'été, une odeur qu'il ne saurait décrire mais qui le prend aux tripes comme un jour de pluie. « Bonjour, sleepyhead. » ironise-t-il de son timbre grave, plus grave que son visage d'éternel môme. « Bien dormi ? » Il s'enquière toujours des détails qui ne servent à rien, Leo, réellement intéressé par la qualité de son sommeil. C'est idiot, mais tout le captive chez elle, des secrets qu'elle tait au fond d'elle-même jusqu'aux petits riens de ses journées, qu'il écoute lui conter avec une assiduité de premier de la classe. Doucement, Leonard se penche pour attirer le plateau jusqu'à eux, et glisser ses lèvres dans son verre de jus d'orange, pensif. Ca fera bientôt six mois, tous les deux. Six mois depuis leur rencontre impromptue qui a eu les effets ravageurs d'une tornade à l'intérieur, chassant tout pour n'inscrire que son prénom tatoué partout à l'encre des amours. Pour beaucoup, les dates ne comptent pas, ne signifient rien. Mais pas pour Leo, qui aime les symboliques et la beauté des relations éphémères qui, jour après jour, s'inscrivent dans le temps là où personne ne les aurait prédit, lui le premier. Alors six mois, c'est l'une de ces étapes qui compte. Derrière ce chiffre rond se cache à la fois les promesses murmurées d'une relation longue durée mais aussi la crainte, viscérale, que la parenthèse enchantée ne s'achève d'ici quelques mois, à la fin de l'année universitaire. Emma cherche sa maman, elle ne devrait pas s'enfuir aussi vite mais Leo sait qu'elle ne lui appartient pas, qu'elle ne sera jamais véritablement sienne car son coeur vibre au rythme parisien, de l'autre côté de l'atlantique. Alors il cherche à transformer les petits riens en grands tout, à s'abreuver de la moindre seconde passée à ses côtés pour ne rien regretter. Mais il ne sait pas comment évoquer leurs six mois qui approchent et tout ce qu'il aimerait faire. Lui écrire une chanson, l'emmener de l'autre côté de la terre, lui faire l'amour jusqu'à en crever. Il hésite et finalement se tait derrière le filtre de ses pensées, pour revenir à ce weekend. A l'instant présent. Elle est là, avec lui, et c'est tout ce qui compte. Pas ce chiffre rond dans sept petits jours. Alors Leo, il vient glisser son corps dénudé contre sa peau chaude, il dépose sa tête contre ses cuisses et un baiser de plume contre le satin de son ventre plat. Le nez fixé au plafond où luit encore faiblement les étoiles accrochées depuis l'enfance, réminiscence des nuits passées avec Lily à les contempler, à rêver à l'espace et au grand voyage lunaire, il propose doucement ses envies spontanées, qui naissent au moment où les mots franchissent ses lèvres. « Et si on partait en weekend, juste tous les deux, dès maintenant ? On pourrait ... je sais pas, moi, écouter du jazz à la nouvelle orléans ou se balader sous la neige à québec. Ça te plairait ? » Leo, il a l'air d'un chiot fou lorsqu'il propose ses idées, avec les prunelles brillantes d'envie de dévorer la vie à pleines dents et l'idéalisme naïf qui luit dans son timbre subversif. Il a juste envie de fuir avec elle le temps d'un weekend prolongé en imaginant qu'ils pourraient faire le tour du monde, ou du moins de l'Amérique. Mais Leo, il ne ferait jamais ça. Pas sans Lily dont l'absence lui est toujours douloureuse. Physiquement, douloureuse. Dans sa bienveillance qui fleurit toujours, brille la volonté de rappeler un peu la France à Emma, qui doit lui manquer, même si elle ne le dit pas. Alors il choisit une ville baignée d'une atmosphère très européenne et une autre qui parle sa langue à elle, si belle, si nuancée. Une langue qu'il s'évertue à apprendre, par et pour elle.
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Emma Sinclair
Emma Sinclair
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ce message a été posté le Mar 21 Mar - 20:32



ils se disent qu'ils seront éternels
et pire encore ils le croient.
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Douceur amère qu’elle vivait, sans doute plus éphémère qu’elle ne voulait se l’imaginer. Déni de cette vie laissée derrière, qu’elle tentait toujours de cacher – de sacrifier pour ce bonheur sincère. Univers nouveau dans laquelle elle se laissait bercer. Douce enfant perdue dans ses sentiments, amoureuse du prince et de l’autre, devenu amant. Amoureuse souffrante, éperdue et tiraillée par ce qu’elle vivait. Son esprit s’emmêlait, las des histoires qu’elle pouvait se créer, des erreurs qu’elle ne cessait de commettre. Rejetant l’un pour se jeter dans les bras de l’autre, heureuse de nouvelles vibrations et de nouveaux sentiments. Emma, elle vivait sans prendre conscience des conséquences. Emme ressentait sans crainte, sans penser au pire. Dangereusement, telle une funambule coincée sur le fil de sa vie. Elle ne pouvait plus reculer. Elle ne pouvait plus qu’espérer continuer. Espoir sincère d’une gamine. Emma, elle vivait l’idylle, ressentait la magie. Elle ne craignait que la pénombre de la nuit, là où quelques cauchemars pouvaient envahir son esprit. Craintes apaisés lorsqu’il se trouvait là. Son corps contre le sien, plus rien ne semblait avoir d’importance. Comme si rien ne pouvait perturber l’image de deux âmes associées, alchimie parfaite de deux corps. Amour qu’elle aimerait éternel. Leo lui donnait plus qu’elle ne l’aurait jamais espéré. Il était eux, ces héros de romans qu’elle avait tant voulu aimé. Il vivait dans un autre temps, dans un autre monde. Bulle merveilleuse où rimait romantisme et passion. Un bonheur à l’état brut. Elle se prenait à rêver d’un futur. Lui revenait toujours à l’esprit, l’autre. Cet autre restait de l’autre côté de l’Atlantique. Cet autre qui restait présent dans son cœur, non comme un parasite mais comme un souvenir. Souvenir d’un passé non-révolu. Souvenir d’un amour si fort qu’il n’avait cessé. Amour de jeunesse qui semblait s’évanouir à mesure qu’elle découvrait Leo. Douceur incarnée qu’elle pouvait lire dans ses iris, beauté figée d’un gamin qu’elle apprenait à aimer. Leo, elle aimait tant en peindre les détails sur des toiles cachées, découvrir les parcelles d’un corps dont elle devinait les ornements d’un simple coup d’œil. Emma, elle pourrait rester des heures à le regarder, à l’imaginer, à le rêver, à comprendre cet être qu’elle disait véritablement trop bien pour elle. Culpabilité de ses mensonges répétés. Elle finissait par douter, Emma. Elle n’était pourtant pas prête à arrêter. Amour envahissant, envoûtant. Sans doute qu’il avait éclipsé l’autre, d’un battement de cil, d’un baiser volé, un mot d’amour murmuré à l’oreille. L’autre n’était qu’un vague souvenir lorsqu’elle se retrouvait avec lui, corps contre corps, lèvres contre lèvres. Ne restait qu’eux. Bulle d’amour qu’elle voulait former avec lui. Endormie à ses côtés, tout devenait plus beau. Les nuits défilaient sans se ressembler. Les nuits dans ce lit devenaient magiques, gravée dans son esprit comme dans du marbre. Et les réveils n’en n’étaient que plus merveilleux. Ce matin-là encore, elle se laissait sortir d’un sommeil en apesanteur. Délicatesse de tendres baisers déposés sur son corps émergeant. Elle se laissait prendre au jeu, paupières closes. De ses lèvres, elle en demandait toujours plus. De ses mains, elle en voulait toujours plus. Jusqu’à vouloir d’un contact visuel, elle redécouvrait les sensations procurées par l’amour, le vrai. Elle avait fini par ouvrir les yeux, cils battants pour mieux l’apercevoir. Son visage proche du sien, les cheveux marqués de sommeil. Qu’il était beau. Un sourire restait accroché à son visage tandis que sa main cherchait le contact le velours de sa peau. Son cœur jouait le même ballet, vitesse maximum d’un palpitant amoureux. « Bonjour, voleur de rêve », avait-elle prononcé dans un français parfait. Elle se sentait comme dans Cendrillon, dans ces premières minutes où les rêves s’évanouissent avec le rêve. Mais contrairement à elle, son conte de fées n’était pas qu’un rêve. Réalité d’un matin qui se voulait parfait. « Auprès de toi, je dors toujours bien. » Il pouvait bien la réveiller aux aurores, elle n’en avait que faire. Trop heureuse d’un petit-déjeuner collée contre lui, d'un instant privilégié. « Et toi ? » Les détails avaient toujours de l’importance, même les plus insignifiants devenaient primordiaux. Elle voulait le savoir bien, le savoir heureux. Le lit prenait des airs de nuage tant elle se sentait voler. Et dans ce bonheur insouciant, elle n’imaginait rien d’autres que l’instant présent. Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis leur officialisation et la flamme perdurait dans son cœur. Inlassablement, elle restait vive et brillante, brûlante d’une passion nouvelle. Emma pouvait le dire, elle aimait profondément Leo. Elle se laissait simplement guider par l’instinct et ses sentiments. Amoureuse d’un prince, elle avait succombé. Et ces plusieurs mois, elle voulait les renouveler. Encore et encore, malgré tout. Malgré les secrets. Malgré Paris et ce père laissé là-bas. Elle l’avait accueilli contre lui. Elle aimait cette proximité, les contacts spontanés. Emma, elle laissait sa main se glisser dans ses cheveux, se perdre dans son cou et sur sa joue. Leur respiration pour musique suffisait, selon elle. Le son de sa voix pour briser le silence venait rompre le silence. Il voulait partir, le temps d’un week-end. Fuir à deux. Elle s’imaginait déjà. L’ailleurs et eux, rien que lui et elle. Eux et l’amour qui les unissait. Mais la réalité était toujours là. « Tu veux partir maintenant ? Comme ça, sur un coup de tête ? » Une gorgée de jus d’orange qu’il avait sans doute pressée de ses mains lui permettait de réfléchir quelques secondes. L’idée lui plaisait, à Emma, malgré que les surprises n'avaient rien d'un plaisir. Elle en rêvait sans doute depuis trop longtemps, d’un moment loin de tout rien qu’avec lui. La raison lui disait le contraire de son cœur. « Leo, c’est une merveilleuse idée. J’adorerais vraiment mais … » Mais, mot préparant à un désordre. Ce mais significateur, révélateur de la raison qui l’habitait. « Ma grand-mère m’a dit que ma mère devait venir la voir ce week-end. » La mère, cette garce. L’hésitation restait là. Partir ou espérer rencontrer celle qui avait fui son rôle. Le suivre ou attendre patiemment. L’aimer, se moquer de cette information ou forcer le destin face à un vague souvenir.
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Leo Fitzgerald
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ce message a été posté le Sam 25 Mar - 23:21

Elle est si belle, Emma, quand elle est assoupie. Belle, elle l'est toujours, assurément, mais lorsqu'elle dort, tout s'efface. Les monstres qu'elle tait, les tracas qui s'accrochent à sa silhouette, tous baissent la garde, s'effacent pour ne laisser que la grâce émouvante de ses traits fins et son allure fantasmagorique de jolie fée, avec son minois pointu et le demi-sourire espiègle qui se peint souvent sur ses lèvres. Leonard la contemple longuement avec une dévotion de croyant, sur le pas de sa porte comme un fidèle dans une église, avec un respect cérémonieux et suranné qui n'existe qu'auprès d'elle. Sa muse. Il se sent con, avec son plateau de choses plus ou moins comestibles, cuisinées avec amour mais sans réel talent dans sa volonté sans cesse renouvelée de lui offrir son coeur, oui, mais aussi le monde et l'univers entier, de cueillir les étoiles et les lunes, les rayons du soleil et les perles de pluie. Tout ça, pour elle. Parce que Leo, il en fait souvent trop, c'est le reproche asséné des dizaines de fois par des filles puis des femmes excédées par cet homme prêt à tout pour elles. Elles, elles désiraient un bad boy enflammé et voilà qu'on leur collait le poète maudit aux allures de chiot, dépendant, lyrique et passionnel, pour qui elles brûlaient au début avant d'être effrayée par ses sentiments limpides, par la facilité d'une histoire à ses côtés quand les filles rêvent d'obstacles et de papillons dans le ventre. Mais Leo est trop, il ne peut pas changer, par amour comme par amitié et finalement, il s'avance à pas feutrés, la démarche souple et plus tranquille que son état d'esprit. Il s'assoit au bord de son lit sans prendre de place, la dévisageant d'un regard qui l'admire comme si elle était une apparition. Un miracle. Sous la douceur pétale de ses lèvres sur sa peau, Emma s'éveille, avec la grâce féline d'un chat et la confusion touchante d'un chiot et Leo ne manque pas une miette de ce spectacle, c'est un contemplatif. L'éveil est un trésor particulier, à ses yeux artistes : un moment de vérité la plus totale. Lors de la lente sortie du sommeil, quand les éclats de rêve perlent encore aux coins des prunelles, il est impossible de mentir. La peau veloutée d'Emma est pure, débarrassée du moindre masque, de la plus petite volonté de prétendre et c'est aussi la raison pour laquelle il essaye souvent de capturer cet instant précieux. Pour lire son âme, la sonder, s'assurer qu'elle se marie encore si bien à la sienne. Qu'elle va bien, et qu'elle le ressent au plus profond d'elle-même au lieu de seulement le lui dire pour l'apaiser. L'éveil, c'est la sincérité à l'état brut et ce matin, la météo est clémente. Emma sourit, et tout son visage sourit avec elle, de ses fossettes à son nez en trompette. Leonard la regarde sans ciller de son visage affable alors que son palpitant coule de sa poitrine au fond de son ventre, en sentant la pulpe de ses doigts à elle courir sur sa peau désireuse. Tactile, électrisé jusqu'à l'âme à chaque fois que leurs épidermes entrent en collision, Leo capture sa main conquérante pour venir embrasser l'intérieur de son poignet, la peau toute fine qui palpite contre ses lèvres, avant de laisser ses doigts reposer contre son torse. Juste contre le myocarde marin tatoué à même son coeur, qui ne bat que pour elle, même s'il n'est qu'encre et dessin. Emma a bien dormi et Leo, sur l'oreiller tendre de ses cuisses, laisse échapper une esquisse de bonheur brut, simple, organique. Celui d'être là, avec elle, de vibrer sous cette impression galvanisante de parfaite complétude. Près d'elle, il se sent connecté à la terre comme jamais, comme s'il pouvait en sentir la rotation, comme s'il prenait conscience de faire partie d'un tout gigantesque, doté d'un réel sens, n'en déplaise aux pessimistes. Leo, quand il se fond au creux des reins d'Emma, il a l'impression que le centre de l'univers se trouve ici, juste dans son nombril, et qu'il y est connecté intensément. Qu'il est quelque chose de plus qu'un ensemble d'atomes monté à la va-vite. C'est à ce point là, qu'il est fou d'elle. « Hm. » réplique-t-il à sa question, à la recherche des mots qui coulent tellement mieux sur du papier. Mais Leo, il n'éprouve aucune difficulté à s'ouvrir le coeur et l'âme pour laisser son entourage le disséquer, le préserver ou le jeter aux quatre vents jusqu'à en faire de la poussière sur le bitume. C'est le propre des romantiques que de se vomir sans fin, inconscients du tragique de leurs mots qui sont autant d'armes à leur enfoncer profondément dans la chair. Alors Leo, tout en contemplant les traits précieux d'Emma, tout en occupant ses mains à caresser la soie de son bras toujours contre son torse, il cherche la réponse adéquate. Pas la plus jolie, mais la plus juste. « J'ai toujours le sommeil léger, avec toi. J'ai l'impression qu'au moindre geste, tu risques de t'évanouir. Un peu comme un mirage. Je sais, c'est con mais c'est juste que... » C'est juste qu'Emma, c'est une catastrophe magnifique, une erreur système, l'un des hasards poétiques que la vie dresse devant tous, mais qui ne résonne qu'en ceux qui savent vivre au lieu d'exister, qu'en ceux qui savent observer au lieu de regarder, ressentir au lieu de décrire, écouter plutôt que parler. « En fait, je m'attendais pas à toi. Ou plutôt, t'es tout ce que j'attendais. On dirait que tu sors d'un de mes bouquins préférés, t'es tellement ... » Il cherche ses mots, Leo, soumis à la beauté presque douloureuse de ses traits, celle qui le met à genoux. Non pas parce qu'elle est plastiquement merveilleuse, mais parce que sur ses traits aquilins se superpose le calque de ce qu'Emma est à ses yeux, de ce qu'elle représente, et ça la transcende comme un filtre coloré devant ses prunelles. « T'es un rêve, Emma. T'es mon rêve. » murmure-t-il de son timbre vibrant, grave, dans une énième déclaration d'amour. Leo, il dit pas seulement je t'aime, même si c'est ce qu'il faut entendre sous la couche voluptueuse de son phrasé. Bien sûr qu'il le susurre, qu'il le dévoile, qu'il l'offre. Mais il utilise aussi tous ses synonymes, il aime Emma de mille et une façons alors il se déclare d'autant de mots, de phrases, de gestes. Il lui rappelle qu'il est amoureux au quotidien, il dévoile ses sentiments à travers les plumes d'autres, dans les post-it qu'il sème partout, dans les monologues qu'il connaît par coeur et lui sert souvent, après quelques verres. Et dans ses mots, aussi, il en cherche toujours d'autres. Des nouveaux. L'amour n'est pas un tabou à ses yeux de tragédien chevronné alors le dire, le crier, l'avouer, ne le gêne pas outre mesure. Sans doute lui a-t-il dit trop tôt mais Leo n'a jamais forcé Emma à quoi que ce soit : il n'attend pas la réciproque, jamais, pour rien. Car la beauté, la vraie, réside dans la spontanéité, la sincérité, le désintérêt le plus total. Dès que le monde esquisse quelque chose par intérêt, par envie, par besoin, par soif d'un retour d'ascenseur, l'action perd son sens, sa symbolique, elle se fâne et ne retrouvera plus jamais sa forme originelle. Doucement, Leo tend son cou pour atteindre les lèvres d'Emma et les dévorer d'un baiser pressant. Mais il ne possède pas la nuque de cygne, gracile, des filles alors il se contente de baiser son menton avec le même entrain, pour mieux retrouver sa position initiale alors qu'elle vient de lui couper les ailes. Bien sûr qu'il voulait partir maintenant, à l'aventure, à l'imprévu, sur la route comme ses écrivains favoris, à la découverte d'une Amérique pourtant morte depuis longtemps. Bien sûr qu'il aurait aimé lever le camp, prendre un billet d'avion pour la première destination qui ait un sens et laisser tout le reste ici. Même sa maman, qu'Emma cherche depuis si longtemps. Son mais hésitant lui cloue le coeur et Leo se redresse pour lui faire face, renversant dans son entreprise le plateau qui s'écrase sur le sol. « Merde. » qu'il jure sans un regard pourtant pour le carrot cake tombé au combat, son regard inquiet, troublé, obnubilé par le visage d'Emma qui n'ose pas dire non, mais qui s'apprête pourtant à le faire. Ça y est le moment est arrivé. Elle le trouve trop, elle cherche comment le lui dire sans le blesser, alors qu'il n'est jamais achevé par ce reproche qui n'en est pas un, à ses yeux. Qui ne l'atteint pas. C'est la perte de l'autre qui l'endeuille, pas les mots couteaux. Mais Emma, elle ouvre les lèvres pour évoquer sa mère et l'enclume qui écrasait ses entrailles s'envole en partie. « Oh. » C'est tout ce qu'il trouve à répliquer, Leo, surpris par une conversation qu'il n'attendait pas. Il hoche spontanément la tête, pour mieux venir l'étreindre, pour refermer ses bras nus autour de son corps dans une vaine tentative de réconfort. Il se presse contre elle comme pour aspirer sa douleur et la faire sienne, il caresse ses cheveux, il la respire. Leonard sait combien cette attente lui est douloureuse, il croit effleurer du doigt les sentiments confus d'Emma, l'envie, le besoin, la colère aussi sans doute. « Y a pas de problème, c'est pas grave. Je comprends, c'est plus important. On pourra partir la semaine prochaine, pour nos six mois... » lance-t-il, un sourire canaille en coin des lèvres alors que son timbre ne ment pas : il brûle d'impatience à l'idée de cette date. Leo, il est prêt à faire l'école buissonnière pour elle, pour eux, pour s'enfermer dans une bulle qui n'appartient qu'à eux. Leo profite de cette position un peu plus confortable pour capturer ses lèvres dans un baiser, supposé sceller un plan qu'il ne lui a même pas dévoilé, mais qui vit déjà son existence propre, dans un coin de sa caboche trop créative. Il prolonge le contact, s'accroche à sa bouche, alors que ses doigts courent dans ses cheveux de blé, pour venir caresser sa clavicule bien dessinée. « Comment tu te sens ? Tu n'appréhendes pas trop la rencontre ? » qu'il demande doucement, prêt à revêtir une armure pour chasser tous ses doutes, toutes ses craintes, prêt à l'aider à les faire s'envoler dans des remèdes placebo, du bout de ses doigts, de ses lèvres.
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